67. Tue-moi si t’en es capable !

Pour la première fois, Bai Luo Yin se rendit dans le logement que louait Gu Hai dans un foyer résidentiel. Il trouvait sa chambre très propre, du moins beaucoup mieux rangée que la sienne.
– Tu as gardé ton portable qui a pris l’eau ?

Bai Luo Yin prit un vieux téléphone portable posé sur le rebord de la fenêtre.
Gu Hai était en train d’emballer des choses et balança une phrase sans trop y réfléchir :

– J’ai oublié de le jeter.
Gu Hai vivait dans un ensemble de petit logement où vivaient de nombreuses familles.
Bai Luo Yin quitta l’appartement et se dirigea vers la maison du grand-oncle à côté, pour emprunter un tournevis et une pince à épiler. Puis il s’assit sur un petit bloc de pierre et commença à s’occuper. Moins de trente minute plus tard, Bai Luo Yin démonta le portable, le répara et essuya l’écran. Puis il retourna dans la pièce pour le remettre à Gu Hai

– Essaie-le.
Gu Hai avait quelques doutes mais prit le téléphone et l’essaya. Le portable avait l’air de fonctionner normalement. On pouvait envoyer des messages et un léger bruit persistait quand on passait un appel, mais cela n’affectait pas son utilisation.

– Oh balèze !
On pouvait voir à son regard qu’il était étonné.

– Il était foutu mais t’as réussi à le réparer ?

– C’était pas grand-chose, ces vieux modèles sont généralement très solides.

Gu Hai constata une fois encore que Bai Luo Yin était très ingénieux. Il eut encore plus de considération pour lui.

– Tu dois remettre de l’ordre dans tout ça ?

Bai Luo Yin pointait le fouillis sur le bureau.

Gu Hai se redressa et le regarda.

– Fais comme tu veux. Prends les trucs qui t’intéresses.

En rassemblant quelques objets utiles dans un sac, Bai Luo Yin remarqua des feuilles collées ensemble sur le bureau. S’il ne les avait pas vues, il ne se serait pas mis en colère, mais son regard s’était porté dessus et il n’avait plus qu’une envie c’était de dépecer Gu Hai vivant. Au sommet de cette pile de feuille, il s’agissait de son devoir. Feuille par feuille, Gu Hai avait tout volé.

Ce gars est vraiment mauvais !
En remarquant la réaction de Bai Luo Yin, Gu Hai, avec désinvolture, sortit des feuilles de son tiroir et les colla sous le nez de Bai Luo Yin.

– Regarde, est-ce que mon écriture n’est pas pareille que la tienne ?

Bai Luo Yin fixa Gu Hai en colère.

– Pourquoi tu m’as pas dit que tu voulais améliorer ton écriture, hein ! Juste à cause de ce devoir, la professeure de littérature chinoise m’ignore !

– Toi aussi tu peux l’ignorer !

– La personne que je devrais ignorer, c’est toi !

Bai Luo Yin grinça des dents.

– Tu vas oser m’ignorer ? Essaie seulement.

Le regard acéré, Gu Hai balaya le visage de Bai Luo Yin.

Bai Luo Yin ne céda pas et fixa Gu Hai droit dans les yeux. Après cinq secondes, Gu Hai détourna le regard.

– Celle-ci… Regarde mon écriture, est-ce qu’il y a pas une amélioration ?

En fait, sans même tenir compte de Bai Luo Yin, Gu Hai était persuadé que son écriture actuelle était devenue meilleure que celle qu’il avait à la rentrée. En s’apercevant du besoin pressant d’entendre son approbation qui se profilait sur son visage, Bai Luo Yin n’eut soudainement plus envie de dire quoi que ce soit.
– Pourquoi tu ne dis rien ? C’est bien ou pas ?

Intérieurement, Gu Hai bouillait.

Si tu oses dire que c’est pas bien, je vais te botter le cul !

Bai Luo Yin avec un air condescendant, jeta un rapide regard à Gu Hai, puis répondit faiblement :
– Ça va !
Cette petite phrase avait grandement boosté l’ego de Gu Hai. Pour lui, ce compliment venant de Bai Luo Yin avait beaucoup de valeur ! Il avait l’impression d’avoir bu 10 canettes de Red Bull et que tout son corps, de la tête aux pieds, débordait d’énergie. Comme s’il pouvait soulever la maison qui se trouvait là et faire deux fois le tour de la cour avec.

Bai Luo Yin s’amusait du regard satisfait de Gu Hai.

Au moment où Bai Luo Yin se mit à sourire, les yeux de Gu Hai se figèrent.

Jin Lu Lu se tenait calmement devant la porte.

La scène harmonieuse et joyeuse qui venait de se jouer sous ses yeux à l’instant, l’avait éveillée sur le fait que durant les trois années passées avec Gu Hai, elle ne l’avait jamais vu avec ce regard. Dans le passé, les amis de Gu Hai disaient de lui qu’il avait un second visage quand il était avec elle. Là, elle venait de découvrir un troisième visage, celui qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Elle se sentait à la fois contente et blessée.

Toutes les filles sont très sensibles. Si son petit ami choyait un chien, elle ne supportait déjà pas de le voir, alors inutile de parler d’un pote.
C’est Bai Luo Yin qui vit Jin Lu Lu en premier. Il donna un coup de coude à Gu Hai, lui faisant signe de regarder vers la porte. Gu Hai semblait pris de court.
– Pourquoi tu es venue ?

Jin Lu Lu s’aperçut que le troisième visage de Gu Hai n’était qu’éphémère. Quand il porta son regard vers elle, son visage familier revint.

– Tu me demandes pourquoi je suis là ? C’est le week-end.
Gu Hai semblait incapable de répondre.

Il avait la sensation que la semaine était passée à toute vitesse. En un clin d’œil, le week-end était déjà arrivé. Auparavant, il trouvait la semaine très dure à supporter, mais à présent il ne faisait plus le décompte des jours. Pour lui, c’était comme si tous les jours étaient identiques.
– Je déménage là ! Et j’ai plus de portable pour te contacter .
Jin Lu Lu saisit le portable posé sur le bureau et le brandit.

– Et ça c’est quoi ?

– Est-ce qu’il est pas en panne depuis longtemps déjà ?
À peine avait-il fini de parler, que son téléphone se mit à sonner. Jin Lu Lu serra fort le portable, le visage froid.

Bang !
Elle balança brusquement le téléphone par terre. Avec l’impact, il se désassembla et la vitre de l’écran s’éparpilla partout dans la pièce !
Le visage de Gu Hai passa de l’étonnement à la colère.
Il était incapable de se contrôler, tout s’était déroulé en quelques secondes. Il s’approcha d’elle, saisit son épaule, la poussa jusqu’à la plaquer dans un coin de la chambre et vociféra :
– Qui t’a dit de le jeter par terre ?
Jin Lu Lu retenait ses larmes, mais le ton de sa voix ne laissait entendre aucune concession.

– J’ai jeté combien de portable quand on se disputait ? À cause de ce vieux portable, tu te mets en colère contre moi ?
Gu Hai avait des yeux rouges de colère.
– Yin Zi vient de réparer ce téléphone ! Putain, qui t’as dis de le balancer par terre ?
– Je me suis autorisée !! Et alors si c’est lui qui l’a réparé ?
Tout d’un coup, Jin Lu Lu se mit à piétiner le portable. Les craquements irritaient les tympans de Gu Hai.

– Je l’ai jeté, je l’ai piétiné. Tue-moi si t’en es capable !

Laisser un commentaire